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Des solutions existent toutefois et sont encore à notre portée pour atteindre - et dépasser - les cibles de l’Accord de Paris et limiter les impacts des changements climatiques.
« Nous disposons déjà de nombreuses solutions pour faire face à ce défi. Il ne manque que la volonté politique de la communauté internationale et l’acceptation d’une évidence: le temps presse» a indiqué Erik Solheim, directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Au Canada, la principale solution pour atteindre nos objectifs de réduction de GES reste de mettre en oeuvre le plan climat.
Équiterre propose quelques solutions prioritaires à envisager pour lutter efficacement contre les changements climatiques :
AMORCER RAPIDEMENT UNE TRANSITION VERS UNE ÉCONOMIE PROPRE
- Les énergies renouvelables créent 15 emplois pour chaque million investi, contrairement à 2 emplois pour les énergies fossiles. En 2014, le secteur des énergies renouvelables avait créé à lui seul 7,7 millions d’emplois sur la planète!
- Si on investissait 1,3 milliard de dollars dans l’énergie renouvelable, l’efficacité énergétique et le transport public, six à huit fois plus d’emplois pourraient être créés au Canada, soit 18 000 à 20 000 emplois dans les secteurs de l’énergie propre, contre 2 300 emplois dans le secteur pétrolier.
- Pour le secteur des énergies solaires seulement, le nombre d’emplois créés par unité d’énergie produite est 15 fois plus élevé que dans le secteur du gaz naturel ou du charbon et il est 12 fois plus élevé que dans le secteur de l’énergie nucléaire. De plus, un emploi créé dans le secteur du gaz naturel ou du charbon coûte six fois plus cher que le même emploi créé dans le secteur des énergies solaires.
- Désinvestir des énergies fossiles, en commençant par cesser les subventions que le Canada verse à hauteur de 3,3 milliards de dollars par année, à même l’argent des contribuables. Selon l’Agence internationale de l’Énergie, le pétrole, le gaz et le charbon sont 500 fois plus subventionnés que le solaire, l’éolien ou la biomasse dans le monde.
Il existe encore 6 683 centrales à charbon dans le monde!
Signez la pétition pour l'élimination des subventions canadiennes aux énergies fossiles!
ÉLECTRIFICATION DES TRANSPORTS
La réduction des GES passe inévitablement par l’électrification des transports, qu’il s’agisse de véhicules pour le transport de personnes (véhicules individuels ou partagés, transports en commun) ou de marchandises.
Le Québec est première province à avoir adopté une loi zéro émission et fait figure de pionnier en Amérique de Nord.
Au Canada, la future stratégie nationale relative aux véhicules zéro émission du gouvernement représente une occasion unique de rendre les véhicules électriques (VE) plus accessibles aux citoyens, en proposant une sélection de modèles équivalente à ce que l’on retrouve aux États-Unis (en Californie particulièrement), ce qui n’est pas le cas actuellement. Si Ottawa exige qu’un pourcentage déterminé de véhicules vendus au Canada soient des véhicules électriques, les constructeurs automobiles seront contraints d’offrir aux Canadiens davantage de VE pour l’achat ou la location. Les recherches ont démontré que si davantage de VE sont offerts aux consommateurs, ces derniers sont plus enclins à les acheter.
AUTRES SOLUTIONS
D’autres solutions ont également été identifiées au niveau international dans la 8e édition du rapport annuel de l’ONU sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions:
- Réduire drastiquement les émissions de CO2 grâce à des mesures d’atténuation en développement rapide basées sur des modèles existants dans les domaines de l’agriculture, des bâtiments, de l’énergie, de la foresterie, de l’industrie et des transports.
- Mesures fortes pour la réduction des forceurs climatiques tels que les hydrofluorocarbones, par le biais de l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal, et à d’autres polluants à courte durée de vie comme le carbone noir, pourraient aussi grandement contribuer à réduire les émissions de CO2.
- Afin d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris, les gouvernements (y compris en revoyant leurs engagements à la hausse), le secteur privé, les villes et les autres parties prenantes doivent absolument poursuivre les mesures initiées qui déboucheront sur des réductions d’émissions rapides et profondes.
- Le rapport détaille différentes façons pour y parvenir, particulièrement dans le domaine de l’agriculture, du bâtiment, de l’énergie, de la foresterie, de l’industrie et du transport. Les investissements dans les technologies spécifiques à ces secteurs – d’un coût inférieur à 100 dollars par tonne de CO2 évitée, et souvent beaucoup moindre – pourrait contribuer à éviter jusqu’à 36 Gt éq-CO2 par an à l’horizon 2030.
- Une grande partie du potentiel de l’ensemble des secteurs découle de l’investissement dans l’énergie solaire et éolienne, des appareils électroménagers efficaces, des voitures particulières efficaces, du boisement et de l'arrêt de la déforestation. Si l’industrie se concentrait uniquement sur les actions recommandées dans ces domaines – dont les coûts sont modestes ou même négatifs – les émissions pourraient être réduites jusqu'à 22 Gt éq-CO2 en 2030.
- À elles seules, ces réductions mettraient le monde sur la bonne voie pour atteindre l’objectif des 2°C et ouvriraient la possibilité d'atteindre la cible ambitieuse de 1,5°C.