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Press release  •  3 min

3e lien : «un gaspillage d’argent pour empirer les temps de déplacement»

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Québec, le jeudi 12 juin 2025 - La coalition nationale Non au troisième lien réagit au dévoilement, par la ministre des Transports et de la Mobilité durable du Québec, du corridor retenu pour le projet de troisième lien autoroutier, en s’indignant de ce gaspillage d’argent n’offrant aucune solution aux enjeux de mobilité de Québec et Lévis.

La Coalition rappelle que la CDPQ Infra avait exclu de l’analyse multicritères menée dans le Plan CITÉ en juin 2024 la possibilité de construire un lien interrives dans le corridor central, celui aujourd’hui choisi par la ministre, car elle évaluait que cela rallongerait les déplacements en raison du raccordement sur un réseau déjà congestionné du côté de Québec, que cela éloignerait les usagers des destinations principales, soit le secteur de Ste-Foy et la Colline Parlementaire (Plan CITÉ, p.103) et que le projet s’avèrerait techniquement très complexe (p.104).

« Tout le monde est perdant dans le projet présenté aujourd’hui! L’analyse de la CDPQ est claire : on va gaspiller plus de 10 milliards pour empirer les temps de déplacement. Et même si le projet ne se fait jamais, on aura englouti près de 100 millions dans des études et démarches qu’on sait inutiles. Dans le contexte fiscal actuel, c’est délirant! », explique Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville et porte-parole de la Coalition Non au troisième lien.

Surtout, la Coalition s’indigne de voir autant de fonds publics gaspillés pour des études, alors que la ministre connaît bien la littérature scientifique sur le trafic induit et les conclusions du rapport Plan CITÉ, qui montrent que l’ajout de capacité routière interrives « aurait pour effet de déplacer la congestion observée à la tête des ponts existants, n’entraînant à terme aucun bénéfice de mobilité sur le réseau routier » (Plan CITÉ, p.111).

« Il y a un grand manque de respect envers la population de Québec et Lévis à voir le gouvernement fanfaronner qu’il veut réduire la congestion, alors qu’il a en main toutes les études qui lui montre qu’ajouter un nouveau pont autoroutier, ça va venir déplacer la congestion et empirer les temps de déplacement », continue Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole d’Accès transports viables et membre de la Coalition Non au troisième lien.

Une lubie électoraliste

Pour la Coalition Non au troisième lien, le problème demeure entier : le gouvernement n’a toujours pas fait la preuve des besoins dans le dossier du troisième lien, évoquant plutôt l’argument infondé de la sécurité économique.

« Plus le gouvernement avance dans son plan de marketing électoral, plus il se rend compte pourquoi les ponts sont situés là où ils sont pour une raison. Encore deux ou trois versions avant qu'il ne se rende à l'évidence et qu'il agisse pour améliorer concrètement et rapidement la mobilité inter rives de façon durable.

-Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre et porte-parole de la Coalition Non au troisième lien

D’ailleurs, dans une sortie récente, la société Les ponts Jacques Cartier et Champlain Inc., récemment devenue gestionnaire d’ouvrage du Pont de Québec, se disait optimiste face à une durée de vie du Pont de Québec qui approcherait un siècle supplémentaire en cas d’entretien adéquat.

« Le gouvernement a clairement décidé de se cacher les yeux et d’ignorer toutes les solutions crédibles pour améliorer la mobilité Québec-Lévis : des voies dynamiques sur le Pont Pierre-Laporte, un entretien adéquat et un abaissement du tablier du Pont de Québec ou l’implantation d’un lien structurant de transport en commun sur Guillaume-Couture, qui traverserait vers la rive-nord par les ponts existants. Toutes ces options offrent potentiellement une réelle amélioration des temps de parcours, mais la ministre choisit volontairement de les ignorer pour la lubie électoraliste d’un pont autoroutier. », ajoute Philippe Jacques, co-directeur général de Trajectoire Québec et porte-parole de la Coalition Non au troisième lien.

Un projet impensable qui défigurerait le cap et la promenade Samuel-de-Champlain

L’insertion technique du projet présenté aujourd’hui relève du délire selon la Coalition Non au troisième lien.

« Une chance que le ridicule ne tue pas car on atteint vraiment des sommets! Imaginez, construire une entrée de tunnel dans le cap, à proximité de la marina Sillery et de la plage fraîchement construite à grands frais, en défigurant la promenade Samuel-de-Champlain dont la population est si fière. Puis, construire des bouches d’aération pour le tunnel dans les quartiers résidentiels de Sainte-Foy ou Saint-Sacrement ou dans le Parc du Bois-de-Coulonge. C’est tout simplement fou et délirant! », s’indigne Alexandre Turgeon, directeur général du Conseil régional de l’environnement de la Capitale-Nationale et porte-parole de la Coalition Non au troisième lien.

La mobilisation nationale Non au troisième lien a été initiée en mai 2021 par Accès transports viables, le Conseil régional de l’environnement - région de la Capitale-Nationale, Équiterre, la Fondation David Suzuki, Trajectoire Québec et Vivre en Ville.

Toutes les citoyennes et tous les citoyens, ainsi que les organisations désirant dénoncer ce projet autoroutier peuvent signer la pétition, désormais rendue à plus de 50 000 signataires, sur le site nonautroisiemelien.quebec.



Renseignements

Angèle Pineau-Lemieux
Coordonnatrice aux affaires publiques et au développement

Accès transports viables ; 438 495-9892 ; a.pineau-lemieux@transportsviables.org