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Opinion  •  3 min

Les dossiers gouvernementaux à surveiller en 2024

Marc-André Viau

Directeur, Relations gouvernementales

Publié le 

En tant que directeur d’une équipe d’analystes politiques déterminé(e)s, dynamiques, spécialisé(e)s et ultra-performant(e)s, je peux vous dire franchement qu’Équiterre est une force pour faire progresser les politiques publiques environnementales.

Voici un aperçu de ce que nous avons dans notre mire pour 2024 :

Au niveau provincial

Le transport collectif

1. L’un des deux enjeux les plus importants sur lesquels on va travailler c'est le service de transport collectif. En 2023, le gouvernement a serré la ceinture des sociétés de transport, ce qui a pour conséquence que les métros soient bondés, que certains autobus ne passent plus et que le service soit souvent au ralenti. On donne des miettes pour que les sociétés de transport puissent rendre des services à la population, mais on sort les milliards pour les entreprises qui font toujours plus de profits records.

L'énergie et le développement industriel

2. Le deuxième gros dossier qui va nous tenir occupé(e)s c'est celui de l'énergie et du développement industriel. Ça suffit les décisions d'usines de batteries prises par deux ou trois personnes seules derrière des portes closes. C'est le temps de ramener un peu de démocratie dans la prise de décision. C'est le temps de cesser de cacher de l'information. C'est le temps de cesser de changer les règlements pour satisfaire l'appétit de certains ministres et de certains joueurs de l'industrie, toujours plus gourmands, pendant que la population se demande quelles miettes on va lui laisser dans cette transition énergétique.

L’autonomie alimentaire

3. On va se mobiliser contre les élu(e)s qui promettent de remplacer nos terres agricoles par des usines ou des maisons. On va travailler pour assurer une réelle autonomie alimentaire pour les Québécois(es) des quatre coins de la province.

La mobilité durable

4. Ce n'est pas parce que le gouvernement a enterré les nouveaux projets de transport collectif, qu'on doit abdiquer. On va ramener à la vie les projets pour la ville de Québec et pour l'est de Montréal. C'est trop important pour l'avenir de nos villes. Le gouvernement pense qu'il peut gagner du temps en proposant la création d'une nouvelle Agence de transport. Mais nous on veut du concret. On va aussi contribuer à soutenir l'émergence des réseaux de transports régionaux qui répondent aux besoins des populations locales, comme la création de la Régie de transport du Bas-Saint-Laurent.

L’adaptation au dérèglement climatique

5. Le gouvernement commence à réaliser qu'il ne peut plus regarder le train des changements climatiques sans rien faire parce que ça coûte de plus en plus cher. On va travailler fort pour finalement obtenir une stratégie québécoise d'adaptation afin que tout le monde soit mieux préparé et mieux protégé. Ça ne veut pas dire abdiquer, au contraire. Ça veut dire mieux protéger notre nature, nos écosystèmes, notre biodiversité. Ça veut dire recréer les espaces naturels perdus au détriment de l'artificialisation de notre territoire.

Au niveau fédéral

Du travail législatif

1. Beaucoup de mesures réglementaires se préparent. Elles vont être déterminantes pour le succès ou l'échec de nos objectifs de lutte aux changements climatiques et de protection de l'environnement.

  • En 2024 on va assister à la mise en œuvre de la norme sur les véhicules zéro émission. Les normes déjà en place au Québec et en Colombie-Britannique fonctionnent, mais les provinces conservatrices de l'Ouest s'y opposent en relayant les lignes de communication de l'industrie automobile.

  • On va travailler pour faire adopter le règlement sur le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier. Un des plus importants règlements pour limiter les conséquences de l'exploitation des sables bitumineux, auquel s'oppose évidemment l'industrie pétrolière et gazière, l'Alberta et la Saskatchewan (souvent ces deux provinces et l'industrie pétrogazière parlent d’une même voix).

  • D'autres règlements vont nous tenir occupé(e)s, notamment ceux sur l'électricité propre pour que certaines provinces cessent de produire de l'électricité de source non renouvelable. Là encore, certaines provinces s'y opposent pour des raisons purement idéologiques.

La tarification du carbone

2. Toujours à Ottawa, le prix de la pollution (la tarification carbone) est toujours menacé sous la pression de l'opposition conservatrice, qui fait faussement miroiter des grosses sommes d'argent dans les poches des contribuables. Pendant ce temps-là, nos agriculteurs(-trices) vont continuer de faire les frais des événements climatiques extrêmes, ce qui va faire augmenter le prix du panier d'épicerie, tout comme les primes d'assurance qui vont continuer d'augmenter en raison des feux de forêt et des inondations.

La transition juste

3. On va travailler fort pour faire adopter la loi sur les emplois durables pour s'assurer que ce gouvernement et les prochains prennent leurs responsabilités en matière de transition pour le marché du travail et pour les collectivités partout au pays. Il faut penser aux emplois de l'avenir et protéger ceux et celles dont les emplois sont menacés par la crise climatique.

La transport collectif de longue distance

4. Avec l'aide de nos membres et sympathisant(e)s, on va pousser le projet de loi C-371 qui demande le développement d'un réseau ferroviaire dédié pour les passager(-ère)s. Ce n'est pas normal qu'en 2024 les marchandises passent avant les humains. Il faut développer ce service de transport collectif. C'est un mine d'or pour la réduction des émissions de GES du secteur des transports et pour diminuer l'utilisation de l'avion pour certaines distances.

L'écoblanchiment

5. La révision de la loi sur la concurrence nous permet de nous attaquer à un phénomène qui prend toujours plus d'ampleur : l'écoblanchiment. La mode est au vert et à la carboneutralité, mais quand on gratte, on se rend compte que ce qu'on nous vend est souvent pas mal moins vert que ce qui est prétendu.

Restez à l’affût, on n’est qu’au début de l’année!

La participation publique est essentielle à la protection de notre environnement

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